Le travail d’un artiste est avant tout un travail sur soi-même. La qualité des relations que nous tissons avec nous-même détermine et définit la qualité de l’œuvre finale. Comment s’y prendre ? Pour ma part, je pense qu’il est nécessaire de consacrer du temps à l’écoute de soi, de cultiver son propre imaginaire, de « nettoyer la cave ». C’est un processus non-linéaire – parfois pénible, parfois enthousiasmant – qui demande patience et détermination. Cet espace invisible est probablement la partie la plus libre et la plus intime d’un artiste, et il est nécessaire de trouver la manière juste de le faire exister. Autrement dit, nous avons besoins d’alliés.
Dans cette perspective, Emmanuelle est une de mes alliées les plus précieuses. Nos séances m’ont aidé à identifier les blocages, à défaire les nœuds qui empêchent d’avancer, à accompagner le changement de perspective que tout processus créatif demande (au moins quand il est sincère). Surtout, elles m’ont aidé à accepter la fragilité de ce qui est vivant, et à l’accompagner avec soin, car il peut disparaître à tout moment. Ce voyage dans le subconscient est probablement la chose plus importante à faire : car finalement nos actes ne sont que le résultat mécanique de ce qui se joue au fond, à l’intérieur.
Luca Giacomoni, Metteur en scène